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Césarienne et suites de couches : à quoi s’attendre ?

Vous allez accoucher par césarienne ? Les suites de couches d’une césarienne sont un peu différentes d’un accouchement classique. Voici à quoi vous devez vous attendre.

Si vous avez lu le récit de mon accouchement, vous savez que celui-ci a été quasiment idyllique. L’après est moins rose. L’inconvénient de la césarienne par rapport à la voie basse, ce sont bien entendu les suites de couches. Certains s’imaginent un accouchement de « facilité », mais il s’agit bien d’une lourde opération qui met à rude épreuve le corps. Futures mamans, soyez préparées ! Voici mon témoignage.

Ca y est, c’est fait : en ce matin d’hiver, mon bébé est née ! J’ai affronté l’accouchement par césarienne, la rachis-anesthésie (aïe !), les deux heures d’impatience en salle de réveil… Me voilà enfin dans ma chambre, ma petite beauté près de moi. Les premières heures se déroulent dans un engourdissement bienheureux. Je ne ressens pas encore la douleur, l’anesthésiant me berce gentiment. Je donne une tétée de bienvenue à Chouquette, découvre avec étonnement cette communion entre ma fille et moi. J’ai faim, j’ai soif, j’ai envie d’un hamburger. Tout va bien.

La douleur post-césarienne

Puis la maîtrise complète de mon corps me revient et, avec elle, la douleur. On me retire sonde urinaire et perfusion. En fin d’après-midi, je suis autorisée à me lever pour prendre une douche. Forcément, ça fait mal. Très mal. Future maman, il faut que je te dise : tu vas avoir vraiment mal. Mais ce n’est pas insurmontable, loin de là. Cela peut en revanche t’angoisser si tu ne t’y es pas préparée en amont. Chacune vit la douleur différemment, mais globalement tu auras l’impression d’avoir été coupée en deux (ce qui est vrai). Tu vas pleinement ressentir que tes organes ont été sectionnés et qu’ils sont retenus par des agrafes. Certaines mamans paniquent à l’idée que les agrafes cèdent et que la moitié de leur corps s’effondre. Cela n’arrive jamais !

Les sages-femmes, ces sadiques !

Future maman qui me lis, sache que tu auras droit tous les jours à une piqûre d’anticoagulant dans la cuisse (aïheu !) qui te laissera systématiquement un bleu. De plus, on t’appuiera régulièrement sur le bas-ventre afin de savoir si ton utérus retrouve peu à peu sa place initiale (et tu auras très envie de casser le bras de la sage-femme). Enfin, avant ta sortie, on te retirera tes agrafes et on te dira : « attention, ça va piquer un peu ». Ouais, à peine…

Quant au soutien à attendre du corps médical, cela dépend de la maternité. Je n’ai pas à me plaindre de la mienne : des soignants bienveillants et à l’écoute, un service calme, du confort, une chambre individuelle… Ce n’est pas le cas partout, alors il est important de bien se renseigner avant. Sur la maternité, mais aussi sur le déroulement des césariennes. L’association Césarine réalise une grande enquête, basée sur les témoignages de femmes césarisées, pour chaque maternité en France.

La fatigue et le blues post-accouchement

Tu seras fatiguée, très fatiguée. Te remettant d’une opération, et souvent sollicitée par le personnel soignant, tu auras du mal à te reposer. A la maternité, je n’ai dormi que quelques heures par nuit, et dormir est un grand mot ! Il serait plus juste de dire que je somnolais, en vigilance constante, à l’affût du moindre soupir anormal de mon bébé.

Tu n’échapperas probablement pas au baby-blues, cette fameuse chute hormonale qui va te faire pleurer comme un veau pendant des heures. Le mien est survenu au troisième soir et a duré… un bon bout de temps ! De plus, les cris de bébé, nouveaux pour toi, peuvent être très durs à supporter. Il y aura probablement une nuit plus compliquée que les autres. Courage !

Si la douleur, le baby blues ou des complications rendent difficiles les premiers jours avec bébé, n’hésite pas à demander l’aide du corps médical. Tu auras peut-être quelques réflexions peu compatissantes, voire culpabilisantes. J’en ai eu une nuit où, épuisée, j’ai craqué et accepté qu’on s’occupe de ma fille quelques heures. Résultat : j’ai repris Chouquette au bout de deux heures, toujours lessivée, juste pour prouver que je pouvais m’en occuper. Ne fais pas comme moi et envoie paître les bonnes âmes moralisatrices.

Si tu le peux, demande aussi l’aide du papa. Et évite de recevoir trop de visites, qui te prendront beaucoup d’énergie.

Les lochies et autres joyeusetés

Comme toute femme ayant accouché, tu perdras du sang les premiers jours qui suivront ta césarienne. C’est inconfortable et tu te promèneras avec des serviettes hygiéniques gigantesques. De plus, les lochies sont facilitées par les tranchées, de fichues contractions qui te plieront en deux.

Ensuite, il y a les montées de lait. L’allaitement est parfois plus compliqué à mettre en place après une césarienne, mais il n’est pas impossible, loin de là. Si tu n’allaites pas, tes seins seront douloureux pendant quelque temps. Un traitement homéopathique peut restreindre ces montées.

La césarienne réserve aussi quelques surprises. Déjà, sache que tu vas péter. Beaucoup et fort. C’est dû à la reprise de ton transit. Ne te retiens pas, car cela fait mal autrement. Ensuite, tu vas devoir dormir sur le dos pendant un bon mois. Je ne te conseille pas d’essayer de te tourner sur le côté : ça fait un bordel de mal de chien. Tu as juste l’impression que tous tes organes se déplacent avec toi, en roue libre. Sympa, hein ? Pour dormir sur le ventre, il va falloir attendre vraiment longtemps.

Suites de couches et complications de césarienne

Des complications peuvent apparaître à la suite d’une césarienne : infection, abcès, adhérences, infection urinaire… (liste complète ici). Elles sont plus fréquentes pour les césariennes d’urgence.

J’ai été chanceuse et je n’ai rien eu de tout cela. L’opération a été très bien menée. En revanche, la péridurale a provoqué une zone d’engourdissement dans mon dos et des fourmillements fréquents. J’ai aussi déclenché une maladie auto-immune à la naissance de Chouquette, qui n’a rien à voir avec la césarienne en elle-même.

Je suis restée à la maternité 5 jours. Le jour de la sortie, j’étais à la fois impatiente (j’en avais marre de l’hôpital) et anxieuse. Comment allais-je réussir à m’occuper toute seule de mon petit bébé ? Bon, avec mon conjoint aussi, mais quand même… Voilà comment cela s’est passé.

Conséquences physiques de la césarienne

Les saignements durent environ trois semaines. Parfois moins, parfois beaucoup plus (jusqu’à deux mois). Comme tout accouchement, une césarienne a un retentissement sur le corps : chute d’hormones, kilos de grossesse difficiles à perdre, perte de tonus musculaire, périnée bien sollicité.

Je m’estime chanceuse : les saignements ont duré deux petites semaines, j’ai perdu mes kilos de grossesse en six jours et mon périnée est sacrément costaud. Heureusement car confinement oblige, je n’ai pas pu faire mes séances de rééducation périnéale et abdominale.

Quant à la cicatrice, je sais qu’il est conseillé de la masser mais je ne l’ai pas fait. En effet, les nerfs ayant été sectionnés lors de l’opération, c’est assez désagréable au toucher. Aujourd’hui, ma cicatrice est toute fine, presque invisible. Mais je ne veux pas qu’elle disparaisse, elle représente beaucoup à mes yeux.

Comment retrouver sa mobilité ?

Reste la douleur. Il va falloir l’affronter et la relativiser, car elle est parfaitement normale. Il est difficile les premiers jours de marcher, de se redresser et, plus encore, de s’occuper de bébé. Malgré tout, je me suis obligée à être debout le plus possible, car cela permet de récupérer plus vite. Toutefois, inutile de se mettre en danger. Les premiers mois, il faut éviter de faire du sport et de porter du poids, même bébé. Plus facile à dire qu’à faire !

J’espère, future maman, que tu recevras plus d’aide de ton entourage que moi. Excepté mon conjoint, transformé en super papa, je n’ai pas pu compter sur grand monde. J’ai fait face à la douleur de la césa, mais aussi à des arthralgies, des blocages articulaires et une fatigue intense en raison de cette maladie auto-immune apparue à l’accouchement. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait (la maladie n’a été diagnostiquée qu’un an et demi plus tard) et forcément, cela a eu un retentissement psychologique.

Conséquences psychologiques de la césarienne

Eh oui, une césarienne a aussi des répercussions psychologiques sur la maman. Déjà parce que devenir mère, c’est un grand événement. Heureux, certes, mais déstabilisant. Quand on sait que 22% de femmes seulement vivent bien leur post-partum ! Et que 30% des mères passent par un épisode dépressif… Pendant des mois et des mois, fatiguée, douloureuse, j’ai traîné une dépression post-partum avec le sourire. Je n’en ai parlé à personne, hormis mon conjoint. Crainte d’être incomprise, peur irrationnelle qu’on m’enlève mon enfant, perfectionnisme…

A cela s’est ajouté le sentiment de n’avoir pas réellement accouché. La césarienne est un accouchement passif, qu’on subit plus qu’on vit. De femme enceinte, on devient mère sans transition. Sans avoir participé concrètement à la naissance de son enfant. Et c’est dur à accepter.

Mais, future maman qui me lit, sache que de cela aussi, on se relève. Au bout du compte, je retiens surtout les moments passés avec ma fille et tout l’amour que j’ai pour elle. C’est fou ce qu’on devient forte en devenant mère.

Et puis, chaque histoire est différente. A toi de créer la tienne ! Pour qu’elle soit la plus heureuse possible, je te conseille de bien te préparer à cet accouchement un peu particulier et à anticiper les suites de couches de la césarienne. Courage et force à vous toutes, mamans césarisées !


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2 commentaires sur “Césarienne et suites de couches : à quoi s’attendre ?”

  1. Bonjour, merci pour votre article, votre sincérité qui peuvent beaucoup aider ! Je le découvre quelque temps après ma propre césarienne. C’était aussi parce que mon bébé était en siège. Sauf qu’ils pensaient que ça pouvait passer par voie basse et quand je me suis mise en travail ils ont vérifié et finalement c’était trop juste… Donc césarienne. Je m’y étais préparée puisque c’est quelque chose qui peut arriver donc je l’ai bien vécu. Pour le post partum j’ai un vécu moins difficile j’ai l’impression que ce que vous décrivez… Vous n’avez pas précisé si vous preniez des antalgiques ou non ? Parce que moi j’étais sous paracétamol et ketoprofene et ça m’a vraiment beaucoup aidé. Les douleurs étaient clairement diminuée et largement supportables. Pendant quelques nuits j’ai aussi demandé quelque chose de plus fort (on m’a donné de l’acupan) pour pouvoir ne plus ressentir la douleur du tout et dormir et ça a bien marché. Je pense qu’il faut réaliser que c’est une opération lourde comme vous dîtes et ne pas avoir honte de prendre des médicaments. La majorité des médicaments anti douleurs sont compatibles avec l’allaitement. Voilà je me suis permis de dire ça pour encourager d’autres à ne pas hésiter à prendre des médocs les premières semaines pour pouvoir tenir ! 🙂
    (Mais ça se trouve vous en preniez et ça marchait pas?)

    1. Bonjour,
      Merci d’avoir partagé votre propre expérience, plus positive que la mienne et qui permettra certainement aux futures mamans césarisées de prendre du recul.
      Chaque expérience est différente et mon témoignage est simplement un vécu personnel 🙂
      Pour ma part, on m’a donné du paracétamol au tout début, puis le paracétamol fonctionnant peu, un dérivé de morphine (dont j’ai perdu le nom exact). On ne me l’a toutefois laissé que deux jours, au motif que « ça va, faut pas être chochotte non plus » et « il y a un risque d’accoutumance ». Comme vous vous en doutez, le second argument me semble plus valable que le premier 😉
      En fait, le corps médical m’a légèrement culpabilisée d’avoir mal, ce qui m’a conduite à prendre très peu de médicaments. Ma maladie auto-immune s’étant déclenché dans le même temps, peut-être a-t-elle joué aussi un rôle dans la perception des douleurs…

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